Rapport trimestriel – Équipe des actions et des titres à revenu mondiaux Mackenzie

Du bureau de l'Équipe des actions et des titres à revenu mondiaux Mackenzie Q1, 2025

Fonds mondial de dividendes Mackenzie

Faits saillants :

  • Le portefeuille a enregistré un rendement de +2,1 % au premier trimestre, contre -1,9 % pour l’indice MSCI Monde. Il a été favorisé par ses excellents rendements relatifs et par la pondération des secteurs de la consommation discrétionnaire, de la santé et de la technologie. Depuis 2014, le Fonds affiche des rendements similaires à ceux de l’indice de référence (après déduction des frais), moyennant de meilleurs ratios corrigés du risque, grâce à la rigueur de sa démarche et à l’importance accordée aux dividendes.
  • Dès son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé, tout juste après la fin du trimestre, des surtaxes douanières prohibitives qui auraient ramené les droits de douane moyens des États-Unis à leur plus haut niveau des plus de 100 dernières années. L’annonce a provoqué une flambée de volatilité sur les marchés, un recul du dollar américain et une hausse des probabilités de récession. Les suspensions temporaires de certaines des surtaxes et les exemptions octroyées à certains secteurs n’ont pas entièrement rassuré les investisseurs.
  • Au cours de l’épisode de volatilité qui a suivi l’annonce de la Maison-Blanche, l’équipe a remplacé 15 % du portefeuille, ce qui s’est soldé par une amélioration du profil de qualité et de croissance des placements, ainsi que par une modeste diminution des valorisations. Les principaux ratios (croissance du BPA, RCI, RCP, rendement des dividendes) se sont tous améliorés, sous l’effet d’une stratégie de redéploiement proactive et axée sur les fondamentaux.
  • Les risques à court terme sont certes élevés, mais l’équipe cherche toujours à tirer parti des anomalies de cours plutôt que de tenter de prévoir comment la situation macroéconomique évoluera. La volatilité, malgré tout ce qu’elle peut avoir de pénible, est vue comme une occasion. Nous sommes prêts à procéder à de nouveaux ajustements en fonction de la situation, tout en continuant à appliquer fidèlement notre processus et notre philosophie de placement.

Le portefeuille a enregistré un rendement de 2,1 % (en $ CA) comparativement à -1,9 % pour l’indice MSCI Monde. Nous sommes certes satisfaits de cette avance trimestrielle de 400 points de base, mais il n’y a toutefois pas de quoi s’emballer. Pourquoi? Parce que l’objectif est toujours de générer des rendements corrigés du risque supérieurs à ceux de l’indice sur le long terme. Depuis que nous avons repris la gestion du portefeuille au début de 2014, le Fonds affiche un rendement annuel de 12,1 % après déduction des frais (13,3 % avant déduction des frais), soit un résultat conforme à celui de l’indice de référence mondial. Notre mandat est axé sur les dividendes. Or, depuis que nous gérons le portefeuille, le marché a notamment été dominé par les Sept magnifiques, dont le rendement des dividendes moyen pondéré est actuellement inférieur à 0,4 %. Dans ces conditions, nous sommes assez satisfaits de nos résultats, tant absolus que relatifs. Et nous le sommes d’autant plus au vu de l’aspect corrigé du risque de nos rendements, puisque notre ratio de Sharpe est plus élevé (1,12 contre 0,88 pour l’indice de référence) et notre écart-type plus faible (10,4 contre 11,8), et que nos ratios d’encaissement des hausses et des baisses s’établissent respectivement à 91 % et à 73 %. Cela coïncide parfaitement avec notre mandat, qui consiste à offrir à nos clients des rendements en actions mondiales compétitifs et moins volatils, pour qu’ils puissent avoir l’esprit tranquille.

Le portefeuille doit son bon résultat trimestriel à la fois à sa répartition sectorielle et à sa sélection d’actions. Il a ainsi été particulièrement favorisé par la sous-pondération de la consommation discrétionnaire et par les bons rendements de ses placements (-0,9 % contre -10,4 % pour le secteur). Ses placements de la consommation de base (+17,1 %, contre +5,9 %), des services aux collectivités (+16,7 %, contre +7,1 %) et de la santé (+11,6 %, contre +4,9 %) ont également joué en sa faveur. La sous-pondération des technologies de l’information (-10,7 %, contre -12,0 % pour le secteur) a également eu un modeste effet positif. Nos placements des matériaux, en recul de 5,8 % alors que le secteur a progressé de 3,8 %, sont ceux qui ont le plus nui au rendement.

À l’issue des élections américaines de 2024, une nouvelle administration a pris les rênes du pouvoir, mais c’est un visage connu qui s’est installé la présidence, armé d’un nouveau programme. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la politique commerciale américaine a pris un tour particulièrement belliqueux qui fait couler beaucoup d’encre et a bouleversé l’équilibre des marchés au début de 2025. Si sa réélection n’a pas étonné les marchés, les droits de douane tous azimuts mis en place dès son arrivée en ont surpris plus d’un. Le 2 avril, le président Trump annonçait un nouveau régime de droits de douane applicable à la quasi-totalité des partenaires commerciaux des États-Unis (seuls la Russie, le Bélarus, la Corée du Nord et Cuba faisant exception). Il a annoncé des droits de douane de base de 10 % sur l’ensemble des importations, auxquels s’ajoute une surtaxe ciblant certains pays et dont le taux varie en fonction de l’ampleur du déséquilibre commercial et des pratiques déloyales dont ces pays se rendraient coupables, selon l’administration américaine. Le Canada et le Mexique ont échappé à ces surtaxes, dans la mesure où ils s’étaient déjà vu imposer des droits de douane au début du trimestre. Certains secteurs, comme les semi-conducteurs, le cuivre, les produits pharmaceutiques et l’énergie, bénéficient pour le moment d’exemptions, mais le nombre de pays et de secteurs touchés est sans précédent. Les droits de douane moyens des États-Unis n’avaient pas été aussi élevés depuis 1910 et, en pourcentage du PIB, ils n’avaient pas atteint un tel niveau depuis les années 1870.

Si ces surtaxes se concrétisent, elles constitueront la plus forte hausse d’impôts depuis 1968. La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre. Les actions et les obligations ont chuté de concert, le dollar américain a perdu de sa valeur et les corrélations entre catégories d’actifs ont été complètement chamboulées. L’or a bondi, les investisseurs anticipant la fin de « l’exceptionnalisme américain ». Sans parler de dislocation massive, les marchés ont été perturbés. Sans surprise, les indices de probabilité de récession ont grimpé de moins de 20 % à plus de 60 % dans les jours suivant l’annonce du 2 avril. Le 9 avril, et sans admettre que sa décision avait été motivée par la réaction des marchés financiers, l’administration américaine annonçait qu’elle mettait la plupart des droits de douane sur pause pendant 90 jours pour ne conserver que la surtaxe de base universelle de 10 %. Elle a en revanche mis les bouchées doubles vis-à-vis de la Chine, qui doit désormais composer avec des droits de douane de 125 %, sauf pour certains produits technologiques très populaires, comme les téléphones intelligents (Apple), les ordinateurs, les semi-conducteurs et les cellules photovoltaïques. Le marché évalue désormais à 30 % à 40 % les probabilités de récession.

L’administration soutient que les droits de douane s’inscrivent dans un plan plus vaste visant à mettre fin aux déficits commerciaux systématiques des États-Unis, à rapatrier les activités de fabrication et à réduire la dépendance aux capitaux étrangers. Il faut dire que les États-Unis, qui avaient pendant un siècle (de 1870 à 1970) cumulé les excédents commerciaux, sont systématiquement en déficit depuis l’effondrement du système de Bretton Woods et l’augmentation des entrées de capitaux provoquée par l’intérêt des investisseurs mondiaux pour les actifs américains. Les déficits jumeaux (budgétaire et commercial) des États-Unis sont d’ailleurs financés par les capitaux étrangers. L’administration américaine entend renverser cette tendance en resserrant les dépenses publiques, en réindustrialisant les États-Unis et en réduisant leur dépendance aux capitaux étrangers. Les plus cyniques voient plutôt dans ces droits de douane une taxe de vente politiquement acceptable, soit une taxe invisible devant servir à financer les dépenses publiques tout en ayant l’air de s’attaquer aux déséquilibres commerciaux.

La combinaison droits de douane-baisses d’impôts constitue une stratégie inédite pour un pays en situation de déficit commercial. Les économistes sont d’ailleurs pour la plupart sceptiques. Si les droits de douane sont répercutés sur les consommateurs, l’inflation risque d’augmenter rapidement, surtout pour les biens intermédiaires, qui représentent près de la moitié des importations totales des États-Unis. Si la croissance stagne en réaction à l’augmentation des coûts, l’économie pourrait connaître une période de stagflation. Dans le pire des cas, la demande étrangère d’actifs américains diminuerait, le dollar américain perdrait de sa valeur et les taux d’intérêt augmenteraient, ce qui accentuerait encore les failles de la situation budgétaire. Il existe par ailleurs un précédent qui plaide contre cette approche. En 2018, l’acier, les meubles et les appareils électroménagers avaient fait l’objet de droits de douane et les États-Unis avaient dû composer avec cette hausse de taxes, sans réels bénéfices mesurables sur la production nationale. Pour beaucoup d’économistes, le résultat risque d’être similaire cette fois-ci.

La grande inconnue reste la Chine. Alors que la plupart des autres pays sont ouverts à faire des concessions ou à négocier des accords commerciaux, la Chine y est rapidement allée de représailles sévères. Elle a interdit à 11 entreprises américaines de faire des affaires sur son territoire, a mis en place des contrôles à l’exportation des terres rares et imposé des droits de douane sur certaines importations agricoles. Contrairement à d’autres, la Chine ne cèdera probablement pas la première. Si l’administration américaine a frappé aussi vite (et porté les droits de douane à 100 % en à peine une semaine), c’est peut-être pour amener rapidement la Chine à la table de négociation. Reste à savoir si son bluff sera payant ou pas. La Chine a toutefois indiqué le 16 avril qu’elle était disposée à discuter avec les États-Unis, à condition que ceux-ci demandent aux membres du gouvernement de réfréner leurs « commentaires désobligeants » et qu’ils fournissent un cadre de négociation plus prévisible. Le moins qu’on puisse dire, c’est que rien n’est joué d’avance.

De notre point de vue, ce qui compte pour les marchés, c’est moins l’existence des droits de douane que leur durée. Ils peuvent tolérer un choc brutal, mais court. Si la situation devait durer, en revanche, elle pourrait être plus problématique. Ce repli ne ressemble en rien aux précédents. Il est auto-infligé. Les droits de douane peuvent être annulés. Ce n’est pas une crise de liquidité comme celle qui avait caractérisé la crise financière mondiale; ce n’est pas non plus la pandémie du siècle. C’est une tactique de négociation qui a dégénéré en choc macroéconomique. À notre avis, Donald Trump est conscient des sensibilités des investisseurs, mais il semble moins disposé à se servir des marchés boursiers à des fins politiques cette fois-ci. Nous pensons que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, qui est un ancien de Duquesne et de Soros Fund Management, comprend ce qui est en jeu. Nous restons à peu près convaincus que, les négociations aidant, la plupart des droits de douane finiront par être revus à la baisse, surtout si les indicateurs économiques devaient se détériorer ou si les marchés boursiers devaient continuer à chuter.

Il vous faudra attendre notre prochaine lettre pour connaître les détails, compte tenu des dates de nos opérations, mais sachez que nous avons agi rapidement pendant la période de volatilité qui a suivi le « Jour de la Libération ». Nous avons en effet remplacé environ 15 % du portefeuille en cinq séances de bourse, ce qui nous a permis de concentrer nos placements (passés de 80 à 73) et d’améliorer le portefeuille. Qu’est-ce que ça veut dire? Par rapport au trimestre terminé le 31 mars 2025, le taux de croissance du BPA moyen pondéré de votre portefeuille est passé de 10,4 % à plus de 11 %, son RCI est passé de 18,3 % à 19,8 %, et son RCP a augmenté de 28 % à plus de 30 %. Le rendement des dividendes a légèrement augmenté, de 2,2 % à 2,4 %, et le ratio C/B prévisionnel a diminué, de 18,6 à 18,4. Nous nous réservons bien sûr le droit d’apporter de nouvelles modifications au portefeuille si la situation le justifie, y compris, le cas échéant, de liquider des positions récentes ou de racheter certains titres. Nous évitons toujours de miser sur des scénarios macroéconomiques ou géopolitiques précis et nous efforçons de rester disciplinés et de profiter des anomalies de cours.

En période de volatilité, il convient de se souvenir que les corrections sont des phénomènes normaux et que, sur les 20 dernières subies par le marché boursier depuis 1975, six seulement ont dégénéré en marchés baissiers. Les rendements médians enregistrés par le marché américain à la suite d’une correction de 10 % sont d’ailleurs d’environ 15 % après un an et de 45 % après trois ans. La tendance est à peu près la même sur les marchés mondiaux. L’attention du marché est en ce moment entièrement concentrée sur les risques (et c’est bien normal), mais certains éléments positifs pourraient s’imposer dans les prochains mois, comme la baisse des taux d’intérêt un peu partout dans le monde, le recul des prix de l’énergie, la recherche de compromis au Congrès, la diminution de la réglementation et des barrières commerciales et la mise en place de mesures budgétaires de relance dans certains pays qui n’étaient jusqu’ici pas considérés comme favorables aux marchés financiers (comme la zone euro et le Canada). On peut s’attendre à tout!

Pour l’instant, la volatilité est le prix à payer. Mais elle crée également des occasions. Le « Jour de la Libération », nous avons passé en revue notre bassin de de candidats au placement, sous-secteur par sous-secteur, pour repérer les plus prometteurs d’un point de vue corrigé du risque. C’est l’avantage de notre méthode de placement : nous avons déjà une liste d’entreprises en tête de leurs marchés respectifs que nous comprenons, sur lesquelles nous avons effectué des recherches et dont nous avons, dans la plupart des cas, rencontré les dirigeants à de nombreuses reprises au fil des ans. Nous maintenons habituellement le taux de rotation du portefeuille à un niveau limité, mais nous sommes prêts à agir quand l’occasion se présente. Nous continuerons de profiter des anomalies de cours ponctuelles tout en évitant de nous livrer à des prédictions macroéconomiques. Notre portefeuille reste composé d’entreprises de grande qualité bien capitalisées, capables de composer avec un ordre commercial mondial actuellement bien mal en point.

Ce qui a contribué au rendement 

Philip Morris est encore une fois un des titres qui ont le plus contribué au rendement ce trimestre. L’action a progressé de près de 33 % (en $ CA), les investisseurs continuant d’en faire grimper le ratio C/B, en réaction à son virage vers des produits moins nocifs (reduced risk products ou RRP en anglais). Les RRP continuent d’augmenter à un rythme d’environ 15 %, ce qui permet à l’ensemble de l’entreprise d’afficher une croissance de 10 % et à son RCI de continuer à progresser à l’avenant. L’objectif est toujours de tirer plus des deux tiers des bénéfices des RRP d’ici 2030, et même 100 % à terme, et la direction est convaincue de pouvoir y parvenir. Autre élément intéressant, Philip Morris fait naturellement office de couverture en dollars américains, puisqu’elle déclare ses revenus en dollars américains et en tire environ 85 % de l’extérieur des États-Unis.

L’action de BAE a bondi d’environ 40 % au premier trimestre de 2025. L’entreprise a publié d’excellents résultats pour l’exercice 2024 (hausse de 11 % du carnet de commandes à un sommet de 78 G£, hausse de 14 % du chiffre d’affaires à périmètre comparable, et flux de trésorerie disponibles de 2,5 G£), mais c’est la perspective de remilitarisation de l’Europe qui a réellement propulsé le titre. En réaction au conflit militaire en Ukraine et à la diminution de l’aide américaine, les gouvernements ont redoublé d’efforts pour porter leur budget militaire à 2 % du PIB, conformément aux objectifs de l’OTAN, et y sont finalement parvenus en 2024. Les pays membres de l’OTAN sont maintenant invités à consacrer au moins 3,5 % de leur PIB à leurs dépenses militaires, ce qui, pour les pays européens, se traduirait par des centaines de milliards de dépenses supplémentaires et profiterait pendant de longues années aux entreprises européennes de l’aéronautique et de la défense.

Tous nos placements dans le secteur des bourses ont enregistré d’excellents rendements, mais Deutsche Boerse (+27 %) s’est particulièrement démarquée. Les bourses adorent la volatilité et, la société exploitant un des plus importants marchés de produits dérivés (Eurex) ainsi que des plateformes de compensation pré- et post-négociation et de gestion des garanties (Clearstream) en Europe, elle devrait directement profiter de la volatilité boursière. De plus, grâce aux investissements dans les services de données et d’analyse qu’elle a effectués au fil des ans (Axioma, ISS, SimCorp, etc.), ses revenus se sont diversifiés, au point que les Solutions de gestion de placements représentent désormais près du quart de son chiffre d’affaires.     

Ce qui a nui au rendement

Apple a perdu plus de 11 % de sa valeur au cours du trimestre, l’incertitude entourant les droits de douane continuant de saper la confiance des investisseurs. Sa chaîne d’approvisionnement étant mondiale (mais concentrée en Asie du Sud-Est), Apple reste l’otage de la guerre commerciale. Même si l’incertitude risque de persister, la direction travaille activement à rapprocher ses activités d’assemblage des États-Unis ou à les déplacer dans des pays plus amicaux, comme l’Inde. L’entreprise reste par ailleurs à notre avis bien orientée à moyen terme, compte tenu du potentiel de l’IA et des possibilités associées à ses 2,35 milliards d’appareils en circulation, dont certains devront bientôt être remplacés. Dans la mesure où les sociétés de services récurrents génèrent des marges bénéficiaires de plus de 30 % et que ce chiffre continue d’augmenter, le ratio actuel d’Apple est d’autant plus avantageux et le titre reste un des dix principaux placements du Fonds.

Broadcom, dont le cours avait plus que doublé en 2024, a reperdu environ le quart du chemin gagné au premier trimestre, en réaction au lancement de Deepseek à la fin du moins de janvier et à la poursuite du repli des semi-conducteurs. Cela dit, les excellents résultats trimestriels que l’entreprise a publiés en mars montrent qu’elle a encore fait des progrès dans le domaine de l’IA (elle a d’ailleurs signé deux nouveaux contrats, probablement avec Apple et OpenAI), et elle a en conséquence légèrement révisé ses prévisions à la hausse. Nous restons actionnaires de l’entreprise (comme nous le sommes depuis près d’une décennie) et pensons que les débouchés de Broadcom, soit les centres de données, devraient être moins touchés en cas de destruction de la demande liée aux droits de douane, contrairement à l’analogique et aux biens de consommation, exposés aux PC, aux téléphones, aux automobiles et à l’industrie. L’entreprise tire par ailleurs toujours environ 50 % de ses bénéfices bruts du segment des logiciels d’infrastructure.

Blackstone a reculé de 18 % au cours du trimestre. En raison de la guerre commerciale, les marchés craignent que les gestionnaires d’actifs non traditionnels, qui avaient rebondi après une année 2023 relativement difficile, ne puissent pas poursuivre leur reprise. Le secteur reste à notre avis bien orienté à long terme et Blackstone est considérée comme l’une des meilleures entreprises du domaine. En 2019, quand l’équipe avait investi pour la première fois dans la société, son actif géré était d’environ 500 G$. Aujourd’hui, il dépasse les 1 000 G$ et le chiffre d’affaires et les bénéfices de Blackstone ont à peu près doublé dans l’intervalle. Les portefeuilles institutionnels offrent toujours un potentiel énorme, et Blackstone vient à peine de faire son entrée sur le segment de la clientèle de détail. Malgré tout, l’action se négocie environ 20 fois les bénéfices prévus pour 2026 pour un rendement des dividendes de 3 %, ce qui est raisonnable pour le chef de file des placements non traditionnels. 

Changements apportés au Fonds mondial de dividendes Mackenzie

Nous avons pris position dans Gilead, qui est une des plus grandes sociétés de biotechnologie du monde et qui domine le marché des médicaments anti-VIH, tant dans le traitement que dans la prévention. Son produit vedette, le Biktarvy, représente environ 50 % du marché des thérapies contre le VIH. Le lancement de nouveaux traitements à action prolongée contre le VIH et l’étoffement de son offre dans le secteur de l’oncologie devraient par ailleurs lui permettre d’améliorer encore sa croissance. Nous avons liquidé notre placement dans Merck en raison des craintes liées à l’expiration du brevet du Keytruda et à la capacité de l’entreprise à remplacer ce traitement d’immuno-oncologie dont le chiffre d’affaires pourrait dépasser les 35 milliards de dollars. Les deux entreprises génèrent d’importants flux de trésorerie et leur portefeuille de produits est prometteur, mais Gilead affiche de meilleurs rendements corrigés du risque pour une valorisation moins élevée, puisque son ratio C/B s’établit à 12 et son rendement en dividendes, à 3,4 %.

Nous avons pris position dans Medtronic, deuxième plus grosse entreprise de technologies médicales du monde par le chiffre d’affaires. Le secteur devrait continuer à profiter d’une démographie favorable et de la hausse du PIB par habitant. Même si ce n’est pas la première fois que nous investissons dans Medtronic, nous nous attendons à ce que ce géant du secteur fasse mieux que prévu, grâce notamment au lancement de sa pompe à insuline en boucle fermée 780G, au lancement à venir de son système d’ablation par champ pulsé, à ses innovations dans le domaine de la dénervation rénale et à l’éventuelle approbation de Hugo, première incursion de l’entreprise sur le segment de la chirurgie robotique. Lorsque la société renouera durablement avec des taux de croissance d’environ 5 %, ses marges devraient elles aussi se redresser, pour un ratio cours/bénéfices prévisionnels de 15. En attendant, l’action affiche un rendement des dividendes de 3,4 %.

Pour financer l’achat de Medtronic, nous avons entre autres liquidé notre position dans Becton Dickinson, entreprise mondiale du secteur des technologies médicales et important fournisseur d’outils et de dispositifs médicaux essentiels. L’entreprise reste un de nos candidats au placement, mais elle a dû composer avec toute une série de problèmes ces dernières années, dont des rappels de produits, le ralentissement de la croissance des procédures pendant la période de la COVID et les rumeurs de fusions et d’acquisitions de sociétés de plus grande taille. Nous n’hésiterions pas à reprendre position dans Becton, mais nous estimons que les dernières modifications apportées au portefeuille ont suffi à en améliorer la qualité et la solidité.

Au cours de ce trimestre, nous avons pris position dans IBM, plus grand fournisseur mondial d’ordinateurs centraux. Nous suivons le titre depuis longtemps, mais son abandon des services à faibles marges au profit de logiciels plus avantageux et à marges plus élevées nous paraît particulièrement prometteur. Au milieu de 2019, IBM a racheté RedHat, important fournisseur de logiciels d’infrastructure, qui peuvent être vendus à ses clients de longue date, parmi lesquels on retrouve environ 90 % des entreprises du palmarès Fortune 500. IBM continue ainsi de fournir des solutions infonuagiques sur site et hybrides à ses clients, mais selon un modèle économique propre aux logiciels, ce qui profite beaucoup plus aux actionnaires. La croissance et les marges devraient augmenter, pour un rendement des dividendes de 2,8 %.

Nous avons pris position dans Emerson Electric qui est un des principaux fournisseurs mondiaux de matériel, d’outils et de logiciels d’automatisation des processus. Les produits d’automatisation coûtent généralement très peu en pourcentage de la facture des matériaux, mais le coût en cas de panne est élevé, ce qui joue en faveur de l’entreprise. Emerson possède le plus grand parc de matériel installé et s’est récemment porté acquéreur d’AspenTech, important fournisseur de logiciels d’automatisation, ce qui lui permet d’offrir une gamme de solutions complète à ses plus grands clients, parmi lesquels on retrouve des sociétés de production d’énergie, de pétrole et de gaz, ainsi que de grandes entreprises chimiques. Emerson constitue selon nous un placement moins cyclique qui nous permet d’investir dans la croissance des secteurs à forte densité capitalistique et dans le rapatriement de la production aux États-Unis.

Nous avons liquidé notre placement dans Analog Devices, chef de file des semi-conducteurs analogiques. Nous attendions une reprise cyclique de ses débouchés industriels et automobiles et nous pensons que les perturbations commerciales de ces derniers temps risquent de la repousser. Nous avons redéployé le produit de la vente dans différentes entreprises des technologies et de l’industrie déjà en portefeuille et dont le potentiel de rendements corrigés du risque nous semble plus prometteur à moyen terme. Analog Devices reste un de nos candidats au placement et nous n’hésiterions pas à réinvestir dans le titre si les conditions de marché s’y prêtaient.

Nous avons pris position dans Sysco, plus grand fournisseur de services alimentaires au monde, et numéro un aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en Irlande.  Sysco distribue des aliments et d’autres consommables, principalement aux restaurants, mais également aux épiceries et aux grands établissements de santé et hôteliers. La société gagne régulièrement des parts de marché et son chiffre d’affaires a augmenté au cours de 52 des 55 dernières années. Malgré des marges plus faibles, l’entreprise nécessite très peu de capitaux, si bien qu’elle affiche un rendement des capitaux propres d’environ 15 %, soit plus du double de celui de ses concurrents, grâce à ses économies d’échelle. Le secteur reste fragmenté, le marché étant encore composé à 60 % de petits joueurs locaux, ce qui laisse beaucoup de marge de manœuvre à Sysco pour investir et continuer à gagner des parts de marché. L’action se négocie 15 fois les bénéfices prévus pour l’an prochain et affiche un rendement des dividendes de 2,8 %, tout en présentant un profil stable, typique de la consommation de base, sans dépendre d’un unique segment de produit. Pour faire de la place à Sysco, nous avons liquidé notre position dans Autozone. Son modèle d’affaires reste à notre avis supérieur à celui de beaucoup de nos autres candidats au placement. La société ne verse toutefois pas de dividendes à l’heure actuelle (autre argument en faveur de l’échange) et nous estimons que son ratio de valorisation rend adéquatement compte de sa nature contracyclique. Le titre a par ailleurs fortement progressé dans la mesure où la société est considérée comme une des bénéficiaires des droits de douane (moins de nouvelles voitures vendues = plus de pièces nécessaires pour les voitures usagées).  Nous réintégrerons le titre au portefeuille dès que possible.  

Nous avons remplacé Thermo Fisher par Agilent. Agilent est un chef de file du domaine de l’instrumentation et vend plus d’instruments à plus de secteurs que n’importe quel autre fournisseur à l’échelle mondiale. L’entreprise dispose d’un solide portefeuille de produits et est réputée pour la qualité de son service à la clientèle et pour la localisation de sa production. Elle ne cesse en conséquence de gagner des parts de marché et est numéro un ou deux sur 85 % de ses marchés finaux. La société nous intéresse particulièrement pour sa position dominante dans le domaine des oligonucléotides qui servent à localiser et à remplacer des chaînes d’ADN spécifiques. Les oligonucléotides étaient jusqu’ici principalement utilisés dans les cas de maladies rares, mais d’autres disciplines, comme l’oncologie, y ont désormais recours, et plus de 1 200 médicaments à base d’oligonucléotides sont en cours de développement. Alors même qu’on prévoit presque un triplement du marché d’ici la fin de la décennie, Agilent ne compte que très peu de concurrents de son envergure, ce qui lui confère une position dominante dans ce domaine en très forte croissance. Thermo reste une excellente entreprise et un de nos candidats au placement, mais le potentiel de rendements corrigés du risque à long terme d’Agilent est à notre avis plus prometteur.

Nous avons liquidé le reliquat de notre modeste position dans Moody’s au cours du trimestre. Nous apprécions beaucoup le secteur des agences de notation de crédit (et conservons d’ailleurs S&P Global dans le portefeuille), mais, à plus de 35 fois les bénéfices de l’année en cours, le titre se rapprochait de sa valeur intrinsèque et nous avons décidé de redéployer le produit de la vente dans des titres davantage sous-évalués.  

Nous avons liquidé notre placement dans la compagnie aérienne irlandaise à rabais RyanAir et l’avons remplacée par AENA, qui avait déjà fait partie du portefeuille dans le passé. Dans le secteur des voyages, nous continuons de miser sur des entreprises à « chaîne de valeur élevée », comme Global Distribution System et le fournisseur de solutions d’hébergement Amadeus IT Group. RyanAir reste une excellente entreprise, solidement dirigée par son chef de la direction, qui en est également le fondateur. Toutefois, compte tenu de l’incertitude entourant les conditions macroéconomiques et les prix des produits de base (RyanAir reste une compagnie aérienne, après tout), nous avons décidé de miser sur Aena, unique exploitant aéroportuaire d’Espagne, pour rehausser la qualité du portefeuille. L’Espagne reste prisée par les touristes, qui sont toujours plus nombreux à s’y rendre par avion : leur nombre a augmenté à un TCAC de plus de 5 % au cours des 30 dernières années (même lors de la période après le 11 septembre). Nous avions déjà détenu le titre, mais nous en étions départis en 2020, en réaction à toute l’incertitude liée à la pandémie. Le régime réglementaire espagnol est par ailleurs intéressant : il fonctionne selon le modèle « de la double caisse », si bien que les activités commerciales peuvent rapporter gros aux investisseurs. Aena affiche en outre un rendement des dividendes de 4,5 %.

Nous avons abaissé notre exposition au marché du logement aux États-Unis et vendu le reliquat de notre position dans Sherwin Williams et Ferguson. Nous avons utilisé une partie du produit de la vente pour ajouter Experian plc au portefeuille, même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’un équivalent. Comme Equifax, qui avait précédemment fait partie du portefeuille, Experian est une agence mondiale d’évaluation du crédit qui est essentielle aux marchés américains du crédit et qui se sert d’analyses alimentées par l’IA à partir de ses immenses bases de données maison pour renforcer son avantage concurrentiel. Experian se distingue par sa présence internationale et par sa division des services aux particuliers. Celle-ci a presque doublé son chiffre d’affaires au cours des cinq dernières années et détient la plus vaste base de données d’utilisateurs au monde. Experian est un placement de très grande qualité qui permet de miser sur la croissance du crédit à la consommation à l’échelle mondiale.

Nous avons remplacé Air Liquide par Schneider Electric, autre société française.  Schneider fait depuis longtemps partie de nos candidats au placement; c’est une entreprise qui met au point des solutions intégrées de bout en bout pour aider ses clients à gérer leur efficacité énergétique. Ses produits de matériel électrique comportent une composante logicielle qui permet de surveiller, d’automatiser et d’optimiser la consommation d’énergie et les activités correspondantes, et ensuite de les intégrer à des infrastructures et à des processus industriels essentiels, si bien qu’il en coûterait cher aux clients de l’entreprise de changer de fournisseur. Cela garantit en outre à Schneider des revenus très stables. Air Liquide est peut-être une entreprise légèrement plus défensive, mais Schneider affiche une croissance plus rapide de son chiffre d’affaires et de ses bénéfices, un rendement des capitaux propres plus élevé, un rendement des dividendes légèrement supérieur et une valorisation plus faible. Air Liquide a longtemps beaucoup rapporté au portefeuille, et les producteurs de gaz industriels restent à notre avis intéressants. C’est pourquoi nous avons consolidé notre position dans le secteur autour de Linde, qui fait montre d’une meilleure capacité d’exécution et d’exploitation dans différents contextes macroéconomiques. Comme pour toutes les autres entreprises dont nous nous sommes départis ce trimestre, nous continuerons de suivre le titre et n’hésiterons pas à le réintégrer au portefeuille si l’occasion se présente.

 

DDA

1 an

2 ans

3 ans

5 ans

10 ans

Depuis le changement de gestionnaire*

Fonds mondial de dividendes Mackenzie – série F

2,1 %

16,4 %

17,3 %

12,0 %

14,9 %

10,7 %

12,1 %

Indice MSCI Monde (RN, $ CA)

-1,9 %

13,7 %

19,3 %

12,7 %

16,6 %

10,9 %

12,1 %

Catégorie Morningstar des fonds d’actions mondiales

-1,3 %

9,2 %

14,4 %

8,9 %

12,9 %

7,9 %

8,7 %

Pourcentage de homologues surpassés

82

92

78

86

78

95

94

L’équipe de gestion du portefeuille

Darren McKiernan, chef d’équipe, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille, Gestion des placements, Placements Mackenzie

Katherine Owen, vice-présidente, gestionnaire de portefeuille, Gestion des placements, Placements Mackenzie

James Barnby, vice-président adjoint, gestionnaire de portefeuille, Gestion des placements, Placements Mackenzie



Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les taux de rendement indiqués correspondent au rendement annuel composé historique total au 31 mars 2025 et tiennent compte des variations de la valeur unitaire et du réinvestissement de toutes les distributions, à l’exclusion des frais d’acquisition, frais de rachat, frais de distribution, autres frais accessoires ou impôts sur le revenu payables par tout investisseur ou investisseuse et qui auraient réduit le rendement. Les placements dans les fonds communs ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire.

Le rendement de l’indice ne tient pas compte de l’incidence des frais, commissions et charges payables par les investisseurs et investisseuses dans des produits de placement qui cherchent à reproduire un indice.

Ce document renferme des renseignements prospectifs fondés sur des prévisions d’événements futurs en date du 11 avril 2025. La Corporation Financière Mackenzie ne mettra pas nécessairement à jour ces renseignements pour tenir compte des changements survenus après cette date. Les énoncés prospectifs ne garantissent en rien les rendements futurs, et les risques et incertitudes peuvent souvent amener les résultats réels à différer de manière importante des renseignements prospectifs ou des attentes. Parmi ces risques, signalons, entre autres, les changements ou la volatilité touchant les conditions économiques et politiques, les marchés des valeurs mobilières, les taux d’intérêt et de change, la concurrence, les marchés boursiers, la technologie ou la loi ou résultant d’événements catastrophiques. Ne vous fiez pas indûment aux énoncés prospectifs. Par ailleurs, toute déclaration à l’égard de sociétés ne constitue pas une promotion ou une recommandation d’achat ou de vente d’un titre quelconque.

Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement, ni comme une offre de vente ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son exhaustivité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

Le 26 juillet 2013, le Fonds mondial de dividendes Mackenzie a modifié son mandat d’investissement dans les titres de participation et les titres à revenu fixe de sociétés qui exercent des activités principalement liées à l’infrastructure pour investir principalement dans les titres de participation de sociétés partout dans le monde qui versent ou devraient verser des dividendes. Le rendement antérieur à cette date a été obtenu dans le cadre des objectifs précédents.

Le taux de rendement est utilisé uniquement pour illustrer les effets du taux de croissance composé et n’est pas une indication des valeurs futures du fonds commun ou des rendements du capital investi dans le fonds commun.